Révision du Code électoral : On a frôlé le pire au CNT
Courses-poursuites entre la police et les militants des partis opposés à la révision du Code électoral (CDP, NAFA etc.); c’était le spectacle hier aux alentours du CNT. Tôt dans la matinée, un premier groupe a été dispersé à coups de gaz lacrymogène. En début d’après-midi et au moment de l’ouverture de la plénière, des groupes de jeunes se sont organisés dans le quartier Gounghin pour marcher jusqu’au CNT.
Là, le pire a été évité par la police. Et pour cause, les militants du Collectif africain pour la renaissance (CAR) en tee-shirt, armés de gourdins et de bâtons, avaient quadrillé l’hôtel du député. Ils pourchassaient d’ailleurs certains jeunes à moto qu’ils soupçonnaient d’être des éclaireurs des jeunes du CDP. N’eût été l’intervention de la police qui a chargé les militants anti révision du Code électoral, il y aurait eu des affrontements avec «les loubards» du CAR.
Mais au moment où s’ouvrait la plénière, une rencontre capitale, le lundi 6 avril dans la soirée, entre les signataires de la Charte de la Transition avait permis d’arriver à un «consensus» pour rendre la loi impersonnelle. C’est en tout cas ce que nous a appris un responsable d’un parti d’opposition. Ainsi, l’amendement de l’article 135, qui rendait inéligibles «les membres du gouvernement déchu ayant adopté le projet de révision de l’article 37», sera abandonné au profit d’une formule plus impersonnelle et tirée de la Charte africaine de la démocratie. L’article 135 est désormais libellé ainsi: «Toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à tout autre forme de soulèvement, sont inéligibles». Selon ce responsable de l’opposition que nous avons joint au téléphone, il appartiendra au juge constitutionnel de déterminer l’inégibilité ou non des différents candidats.
Les autres amendements importants concernent la caution pour l’élection présidentielle qui passe de 10 à 25 millions de FCFA et qui sera remboursée au candidat s’il obtient 10 % des suffrages, la caution pour les élections législatives qui est désormais de 100 000 FCFA, la suspension du système de parrainage pour l’élection présidentielle 2015, l’acceptation des candidatures indépendantes. Au moment où nous nous mettions sous presse, nous apprenions que sur 86 votants, la loi a été adoptée avec 3 abstentions, 10 voix contre (partis de l’ex- majorité) et 73 voix pour.
Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA
Notre Temps
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