Sissili: Trois morts, six blessés et d’énormes dégâts matériels dans un conflit intercommunautaire
Sissili: Trois morts, six blessés et d’énormes dégâts matériels dans un conflit intercommunautaire
Léo, (AIB)-Kounou, localité située à une trentaine de km de Biéha, chef-lieu de la commune rurale dudit et à 70 km de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili a été le théâtre d’un affrontement dans l’après-midi du mercredi 24 février 2016 aux environs de 16 heures entre communautés Nuni et Peulh.
Selon le témoignage du préfet de Biéha que nous avons pu joindre au téléphone, tout serait parti d’une dispute autour de fruits sauvages (detarium, et kaa’ga en mooré) entre un jeune peulh de 27 ans environ et trois (03) enfants du village.
Ces derniers (les trois enfants) ont eu à traverser la cour du jeune peulh pour aller cueillir des fruits non loin de là. Après avoir secoué l’arbre à la recherche des fruits, ils se sont heurtés à l’opposition du jeune Peulh qui par la suite tentera de retirer le sac contenant les fruits.
C’est ainsi que le plus âgé des trois enfants (12 ans environ) a tenté de s’échapper avec le sac, poursuivi par le jeune peulh qui le rattrapa sur une colline avant de le hacher mortellement. Alerté par les deux (02) compagnons de la victime, tout le village se déporta sur les lieux du drame.
Le jeune peulh à son tour fut lunché à mort par cette cohorte de villageois en signe de représailles.
Ainsi commença la chasse à la communauté peulh du village sans distinction. Bilan: deux morts, six blessés dont deux graves et la presque totalité des habitations mise à sac. Informés, le préfet de la commune de Biéha et le directeur provincial de la police nationale de la Sissili et ses hommes se sont rendus sur les lieux du drame.
Les appels au calme ont duré toute la nuit et ce n’est que dans l’après midi du 25 février qu’un accord a été trouvé.
Après les sacrifices d’usages, les autorités coutumières ont alors donné l’ordre d’enterrer les corps. Selon des témoignages, le jeune peulh ne devrait pas jouir de toutes ses facultés mentales. D’abord abandonné par sa femme, il vivait isolé des siens.
Grâce aux bons offices du gouverneur du Centre-ouest, du haut-commissaire de la Sissili et de la direction provinciale de l’Action sociale et de la solidarité nationale, le CONASUR a volé au secours des victimes avec un important lot de vivres et non-vivres. Quant aux blessés, ils ont été référés au CMA de Léo pour des soins.
Olivier Alexandre NIGNAN
AIB/Léo
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