Syrie: l'opposition paraphe un accord d'unification
Les composantes de l'opposition syrienne ont paraphé dimanche à Doha un accord de compromis obtenu après d'intenses pressions occidentales et arabes, pour constituer une coalition forte et unie appelée à accélérer la chute du régime de Bachar al-Assad.
En Syrie, les combats faisaient rage entre rebelles et soldats pour le contrôle de villes clés notamment près de la frontière turque, et l'aviation syrienne a mené des frappes contre plusieurs secteurs du nord-est près de l'Irak.
Les combats ont débordé au sud du pays, où un obus de mortier syrien est tombé dans la partie du Golan occupée par Israël, poussant l'armée israélienne à tirer des coups de semonce en direction de la Syrie, premier incident du genre depuis près de 40 ans, selon des sources militaires israéliennes.
Après d'épuisantes négociations menées depuis jeudi sous l'égide du Qatar et de la Ligue arabe, les formations de l'oppposition ont paraphé à Doha un accord sur la constitution d'une "coalition nationale" élargie.
"Nous avons paraphé un accord et le signerons officiellement ce soir lors d'une cérémonie", a annoncé aux journalistes l'opposant Haytham Maleh.
"Il s'agit d'un pas important sur la voie de la chute du régime", a affirmé Riad Hijab, ancien Premier ministre syrien qui a fait défection en août.
L'accord est le fruit d'un compromis après d'intenses tractations entre les différentes formations, dont le Conseil national syrien (CNS) qui a été soumis à de fortes pressions arabes et internationales pour l'accepter.
Il est largement inspiré d'un plan basé sur l'initiative de l'ancien député Riad Seif pour la constitution d'une instance exécutive susceptible de traiter avec la communauté internationale et de canaliser les aides.
Longtemps considéré par la communauté internationale comme un "interlocuteur légitime", le CNS était de plus en plus critiqué pour son manque de représentativité, en particulier par l'administration américaine. Il a bloqué pendant plusieurs jours l'accord d'unification de crainte d'être marginalisé au sein de la nouvelle coalition.
Frappes aériennes dans le nord
Cet accord devrait permettre aux opposants de se présenter en front uni devant la communauté internationale, qui critique depuis des mois les divisions minant leur action face au régime Assad.
Sur le terrain, l'aviation a mené une série de raids contre la ville frontalière de Boukamal, près de l'Irak, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des hélicoptères ont en outre bombardé la localité de Mayadine, tandis que des quartiers de Deir Ezzor étaient visés par des obus, a ajouté l'OSDH. Des combats faisaient également rage près de Rass al-Aïn (nord-est), près de la frontière turque.
Dans la banlieue de Damas, des combats ont éclaté à Harasta et des obus sont tombés sur Yalda (sud). Les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe de militants, ont fait état d'intenses tirs d'artillerie du régime contre les régions au sud-ouest de Damas.
"L'armée et les forces de sécurité ont commencé une opération de nettoyage de la province de Damas, qui devrait s'achever dans quelques jours", selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, en soulignant que "des milliers de terroristes" avaient "vainement tenté de pénétrer dans la capitale".
Le régime qualifie de "terroristes" les opposants et les rebelles qui luttent contre le régime.
A Alep, des obus de mortier sont tombés sur les quartiers rebelles et des affrontements violents ont éclaté dans d'autres secteurs, selon l'OSDH et des habitants. Plus à l'ouest, l'OSDH a fait état de bombardements sur Maaret al-Noomane, ville clé tenue par les rebelles, après la prise par l'armée de villages proches.
Au total, au moins 64 personnes -- 25 civils, 16 soldats et 23 rebelles -- ont péri dimanche à travers la Syrie, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires de Syrie. Au total, les violences ont fait plus de 37.000 morts depuis le début de la crise en mars 2011, selon la même source.
A découvrir aussi
- L’Union Européenne et la France discutent du Mali avec Président du Faso
- Français et Maliens s'emparent de Gao, bastion islamiste dans le Nord du Mali
- Corée du Nord: Washington prêt à négocier avec Pyongyang, tir de missile redouté
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 262 autres membres