SAKISIDA

Syrie: un grand aéroport aux mains des rebelles, négociations à Genève

Les rebelles syriens ont remporté vendredi une importante victoire en s'emparant du plus grand aéroport militaire du nord du pays mais les Russes, Américains et le médiateur international Lakhdar Brahimi ont souligné à Genève qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit.

"Les combats dans l'aéroport militaire de Taftanaz ont cessé vers 11H00 (09H00) et cette base est totalement aux mains des insurgés", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

"Il s'agit de la prise de la plus importante base aérienne depuis de début de la révolte il y a 22 mois. Elle a été conquise par le Front al-Nosra, Ahrar al-Cham et Taliaa al-Islamiya", trois groupes radicaux islamistes, a-t-il précisé. Dans le passé, les rebelles avaient conquis deux aéroports de moindre importance dans l'est et la région de Damas.

Selon M. Abdel Rahmane, "le régime a toutefois réussi à déplacer vers la ville d'Idleb (à 20 km au sud-ouest de Taftanaz) un grand nombre de véhicules militaires mais une partie est tombée aux mains des rebelles".

Peu après la capture de la base, l'armée de l'air a bombardé les pistes et bâtiments de l'aéroport, selon l'OSDH qui fait état de la mort de huit soldats loyalistes et deux miliciens pro-régime ainsi que sept rebelles dans les combats.

Ahrar al-Cham affirme dans un communiqué que "la prise de l'aéroport ouvre la porte à la libération de toute la province d'Idleb, car il s'agit du plus grand aéroport d'hélicoptères du nord de la Syrie et le deuxième en importance pour les hélicoptères de toute la Syrie".

"Camps de la mort"

A Genève, à l'issue de leur réunion, Lakhdar Brahimi, qui s'exprimait au nom des participants américain et russe, a souligné "la nécessité urgente d'arrêter l'effusion de sang, les destructions et les violences". "De notre point de vue, il n'y a pas de solution militaire au conflit".

"Nous avons souligné la nécessité de parvenir à une solution politique basée sur le communiqué de Genève du 30 juin dernier", a-t-il ajouté.

Ce communiqué, adopté par les ministres des Affaires étrangères des principaux pays concernés par l'avenir de la Syrie, fruit d'âpres négociations avec le ministre russe Sergueï Lavrov, prévoyait notamment un processus de transition politique, mais ne disait rien quant au devenir du président Bachar al-Assad. Le communiqué reste la pierre angulaire de la position de la Russie.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov ont mené à Genève plus de cinq heures de discussions avec l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe.

"Si vous me demandez si une solution s'approche, je ne suis pas sûr que cela soit le cas", a ajouté M. Brahimi. "Il y a une absolue nécessité de continuer à travailler à une solution de paix, et c'est la communauté internationale au sens large, en particulier les membres du Conseil de sécurité, qui peuvent créer une ouverture nécessaire pour régler effectivement le problème".

Sur le terrain, les militants de l'opposition ont manifesté pour dénoncer "les camps de la mort", en référence aux rudes conditions de vie des réfugiés syriens dans les pays voisins.

"Beaucoup de réfugiés hébergés ou non dans des camps sont confrontés au froid et à l'humidité. Beaucoup de ceux qui arrivent sont pieds nus, avec des vêtements couverts de boue et de neige", a déclaré à Genève le porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), Adrian Edwards.

Selon lui, le nombre de réfugiés syriens enregistrés dans les pays voisins et en Afrique du Nord a dépassé les 600.000.

L'Arabie saoudite a annoncé vendredi l'envoi d'une aide d'urgence d'une valeur de dix millions de dollars aux réfugiés syriens en Jordanie.

Les violences ont fait vendredi, selon un bilan provisoire de l'OSDH, 62 morts, dont 23 soldats, 22 civils et 17 rebelles.

D'autre part, la Coalition de l'opposition syrienne, reconnue par plusieurs pays occidentaux et arabes, a réclamé le siège de la Syrie à la Ligue arabe et aux Nations unies, demandant que lui soient transférés les avoirs du régime qui ont été gelés.




12/01/2013
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