SAKISIDA

Un ministère plein pour l’eau et l’assainissement : Une option judicieuse et pleine de sens

S’il y a, dans le nouveau gouvernement burkinabè rendu public le 2 janvier dernier, quelque chose qui ne passe pas inaperçue, c’est, en tout cas pour ceux ou celles qui s’intéressent à la question de l’eau et de l’assainissement, le ministère de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement.

 

Ce ministère entier consacré pleinement à la question de l’eau et notamment de l’assainissement n’est pas en soi une mauvaise idée de la part des plus hautes autorités du pays. L’option de cette configuration ministérielle est bonne. Mieux, on pourrait même ajouter qu’elle est judicieuse, surtout quand l’on considère notre situation dans le domaine de l’assainissement encore caractérisée par de grands retards en matière d’accès à l’assainissement. Le taux d’accès à l’assainissement est de 1% en milieu rural et de 3% au niveau national. Or, selon les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le Burkina devrait normalement atteindre 54% d’ici à 2015. Un objectif impossible à
atteindre au vu des données actuelles.Même au niveau de l’accès à l’eau potable où la situation est meilleure, il reste encore des efforts à fournir pour rendre quotidiennement le liquide précieux accessible à tous les burkinabè, en qualité et qualité suffisantes. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un tour des points d’eau dans les quartiers périphériques de Ouagadougou. Dans un tel contexte, l’idée d’un ministère plein pour l’eau et l’assainissement n’est pas superflue. C’est une option pleine de sens, surtout pour qui connaît l’impact positif de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sur la santé des populations et la situation de la femme en milieu rural. Epargnées des corvées d’eau, les femmes rurales ont assez de temps pour se consacrer aux activités génératrices de revenus. Quant aux filles en âge scolaire, elles ont moins de problèmes pour aller à l’école. Les plus hautes autorités ont donc été bien inspirées sur cette question. La décision semble tombée à point nommé au regard du calendrier de la communauté internationale. En effet, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé que 2013 sera l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau. Dans cette perspective, la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars de chaque année, sera aussi consacrée à la coopération dans le domaine de l’eau.

Si la création du ministère est à saluer, elle ne saurait toutefois constituer une panacée. Et la nouvelle ministre en charge du département, en l’occurrence, madame Mamounata Belem/Ouédraogo, devrait donc faire preuve d’initiatives pour insuffler, avec l’appui des différents acteurs, un dynamisme au secteur de l’eau et de l’assainissement dans notre pays.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net



08/01/2013
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